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Suspended spaces à La Colonie #1


Le premier rendez-vous, public, a eu lieu le samedi 17 décembre 2016. 

Le premier rendez-vous a La Colonie, a orienté notre réflexion autour d’un titre volontairement provocateur : une exposition coloniale. Nous avons proposé de lier le mot colonie et l’espace de La Colonie dans un protocole collectif concret : chaque membre du groupe a apporté et exposé un objet, un texte, un geste… « quelque chose », en réaction à ce titre. C’est à partir de l’ensemble de ce matériau visuel et sonore réuni qu’ont commencé nos échanges.

Il s’agit de faire se confronter nos travaux respectifs à un croisement suffisamment dangereux et électrique pour les préciser, les interroger, les faire résonner les uns les autres. Le mot « colonie » est névralgique car il dessine une zone peu confortable pour des artistes comme pour des chercheurs. Ce risque et cet inconfort affrontés collectivement et très pragmatiquement, en rapprochant un mot et un lieu, peuvent susciter de l’énergie, des idées, des formes complexes. Un mot et un lieu, La Colonie, qui engagent à une (ex)position politique.

Etaient réunis :

Bruno Nassim Aboudrar, Nadine Atallah, François Bellenger, Catarina Boleiro, Cécile Camart, Marcel Dinahet, Charlène Dinhut, Maïder Fortuné, Olivier Grasser, Caroline Ibos, Valérie Jouve, Jan Kopp, Jacinto Lageira, Bertrand Lamarche, Daniel Lê, Françoise Parfait, Mira Sanders, Ann Stouvenel, Myriam Suchet, Stéphane Thidet, Melis Tezkan, Eric Valette, Christophe Viart.


Le second rendez-vous, public, a eu lieu le samedi 21 janvier 2017. 


Ce que chacun a apporté (17 décembre 2016) :


Bruno Nassim Aboudrar

Ben Jonson, A Tale of Tube, acte I, scène 3 (vers 1630)


A Tale of tube est une comédie (probablement de jeunesse) du dramaturge élisabethain Ben Jonson (1572-1637). Il y propose une racine étymologique commune à «clown» et à «colon», faisant du colon une sorte de clown.

En effet, clown vient du germanique klöne et dérivés, qui veut dire balourd, homme rustique, bref : cul-terreux et colon dérive du latin colonus, habitant, cultivateur d'une colonie, bref : également cul-terreux. Cette étymologie commune est aujourd'hui récusée par les linguistes, mais elle figurait encore dans les dictionnaires officiels de l'anglais dans les années 20 du siècle dernier.

J'ai trouvé amusant de rappeler cette histoire qui souligne aussi le mépris dont les colons étaient traditionnellement entourés - et pas seulement leur pouvoir d'occupation.


Ben Jonson, A Tale of Tube, acte I, scène 3 (vers 1630)

Medlay. Do you call your son-i'-Law clown, and't please your Worship?

Turfe. Yes, and vor worship too, my neighbour Medlay. A Middlesex clown, and one of Finsbury: They were the first colon's o' the kingdom here: The primitory colon's, my D'ogenes says. Where's D'ogenes, my writer, now? What were thoseYou told me, D'ogenes, were the first colon's. O' the Countrey, that the Romans brought in here?

Scriber. The Colony. Sir, colonus is an inhabitant: A clown original: as you'ld zay a farmer, a tiller o'th' Earth, E're sin' the Romans planted their colony first, Which was in Meddlesex.

Turfe. Why so? I thank you heartily, good D'ogenes, you ha' zertified me. I had rather be an ancient colon, (as they zay) a clown of Middlesex: A good rich farmer, or high constable.


Medlay : Appelez-vous votre gendre un Clown, s’il plaît à votre Seigneurie ?

Turfe : Oui, et à vot’ Seigneurie aussi, cher voisin Medlay ! C’est un clown du Middlesex, de Finsbury. C’était les premiers colons du Royaume ici. Les colons primiaires, comme dit mon Dogène. Mais où est-il donc passé, mon scribe ? Qui donc étaient-ils, vous m’disiez, ces premiers colons du pays, que les Romains ont amenés ici ?

Scribe (Diogène) : La Colonie. Monsieur, le colonus est un habitant, le clown originel, comme on dirait, un fermier, un laboureur, ici depuis que les Romains ont implanté leur première colonie, dans le Meddlesex (Calembour avec les mots Middlesex, middle (milieu), sex, to meddle (interférer), medley (mélange) et Medlay. ndt).

Turfe : Ça alors ! Je te remercie de tout cœur, mon bon Dogène, tu me rassures. Mieux vaut être un colon de la première heure, comme y disent, un clown du Middlesex. Un riche fermier ou un officier de haut rang.


Traduction Cécile Farkas

















Nadine Atallah


Cette installation rassemble des biographies de la peintre égyptienne Inji Efflatoun (1924-1989) publiées dans des catalogues d’exposition entre 1967 et 2016. Il s’agit avant tout d’interroger la pratique qui consiste, de manière quasi systématique et dans tout type de contexte institutionnel, à inclure dans les expositions et leurs catalogues des éléments de la biographie des artistes. Le choix d’Inji Efflatoun, une artiste dont le travail est le plus souvent exposé et commenté à la lumière de ses différentes identités – de femme, d’Égyptienne, d’Arabe, d’Africaine, mais aussi d’aristocrate et de communiste – et dont le parcours coïncide avec la constitution de l’État-nation égyptien indépendant, permet de questionner la notion d’authenticité. La recherche du caractère authentiquement égyptien et authentiquement moderne de la production artistique, caractéristique d’une vision nationaliste de l’art, prend racine dans l’histoire coloniale. Or, jusqu’à présent, en entérinant des critères d’identification culturels, nationaux ou générationnels, les biographies d’artistes continuent à jouer un rôle fondamental dans la production et la justification d’une certaine authenticité. En répondant à une nomenclature institutionnelle (liste des expositions les plus prestigieuses, des prix et des bourses reçues…), elles participent également à l’autolégitimation des lieux d’exposition. Bien plus que des récits de vie, les biographies d’artistes cristallisent des interprétations destinées à orienter la compréhension et l’appréciation des œuvres d’art. Peuvent-elles pour autant se substituer à la signification et à la narrativité des œuvres ? Quel statut prennent les biographies d’artistes placées sur les murs d’un espace d’exposition ? En l’absence d’œuvres d’art, que donnent-elles à voir ?
















François Bellenger

Carte postale, installation, table et pâte à fixe, 2016.

Chinée à Lisbonne en 2016, "a Feira da Ladra" pendant une résidence avec le collectif Suspended spaces.

Une vue générale d'Elbeuf en Seine-Maritime tamponnée d'un timbre représentant la Martinique, cacheté en 1970 en France. Une correspondance touristique familiale entre la France et le Portugal.

 La quartier moderne dit du Puchot à Elbeuf en construction en 1970 - L'utilisation de l'expression «bronzé comme un négro» - Un destinataire portugais -Un timbre représentant la Martinique République Française.

Derrière cette photographie, cette date, ces mots, ces symboles se préfigure une lecture sociale et géopolitique post-coloniale.

 

























































Cécile Camart

Apporté le 17 décembre 2016 : une image, un texte.

Notice accompagnant l’ensemble (qu’on retrouve tout en bas du texte) :

Biographie.

Walter Benjamin est un théoricien de l’art et philosophe qui, dans L’Œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique (1936), traite des notions d’originalité et de reproduction. Mort tragiquement en 1940, il fait une première réapparition publique en 1986 lors de la conférence “Mondrian 63-96” au Cankarjev Dom de Ljubljana. Il a depuis publié plusieurs articles et donné quelques interviews sur les musées et l’histoire de l’art. Il est récemment apparu lors d’une conférence sur “The Unmaking of Art”, qui s’est déroulée au Times Museum de Guangzhou, en 2011. Ces dernières années, Benjamin a noué des liens étroits avec le musée d’Art américain de Berlin.


















































































Marcel Dinahet

Croiseurs

Dessins préparatoires, 2016







































Marcel Dinahet

Croiseur couché

Vidéo, 4’26




Olivier Grasser

Bientôt en ligne




Maïder Fortuné

A public feeling


Feuille de texte accompagnée du montage de l'audition filmée de Jean Oury à l'Assemblée nationale du 31 janvier 2013.















Caroline Ibos

article publié en décembre 1931 dans le n°122 de La Révolution prolétarienne, Revue mensuelle du Syndicalisme Révolutionnaire

Il est écrit par Daniel Guérin (1904-1988), marxiste-libertaire, militant anticolonialiste et fondateur en 1968 du Front homosexuel d’action révolutionnaire.




































































Valérie Jouve

Déclaration d'amour, film 16 mm,  2013





































Jan Kopp

Utopia House


http://kunsthallemulhouse.com/evenement/workshop-jan-kopp/

Dans le cadre de sa programmation artistique et de son programme d’ateliers, La Kunsthalle a invité Jan Kopp, artiste plasticien, à collaborer sur deux années scolaires avec les avec les élèves du Lycée professionnel St Joseph de Cluny de Mulhouse en partenariat avec les élèves du Lycée des Métiers du Bâtiment et des Travaux Publics Gustave Eiffel de Cernay.

La commande artistique porte sur l’espace du foyer des élèves du Lycée St Joseph de Cluny. Jan Kopp a choisi d’élargir son étude à la question de l’habitat, de réfléchir à la problématique de l’hébergement d’urgence, aux besoins d’architectures alternatives…

« Utopia House est le titre de ce projet de rénovation du foyer du Lycée professionnel St Joseph de Cluny Mulhouse. La salle actuelle qui revêt principalement la fonction de lieu de déjeuner pour les élèves est à la fois trop petite et peu attrayante. Ma proposition est de repenser et créer un nouvel espace, une structure indépendante, installée dans la cour de récréation extérieure. Mon idée est de construire un espace démontable et capable de naviguer sur l’eau. Je souhaite donner à cette « maison » une première vie en tant qu’habitation itinérante pouvant accueillir un certain nombre d’élèves des deux lycées partenaires pour réaliser un voyage d’une dizaine de jours sur le canal du Rhin. L’itinérance, le voyage, la mobilité sont les notions à partir desquelles le projet se développera. Je souhaite m’adresser à ces jeunes personnes avec un projet qui pose la question de l’habitat alors que nous vivons de plus en plus de crispations identitaires, une peur croissante de l’autre, un enfermement et un désengagement face au partage. Ce qui m’intéresse également, c’est la question de l’âge des futurs usagers de ce lieu : ce sont des jeunes à l’aune de l’âge adulte et le voyage pourra, pourquoi pas, être imaginé comme un voyage initiatique comme dans les récits de Joseph Conrad, Robert Stevenson, Kerouac ou Eichendorff. »    


















































































Bertrand Lamarche

Le terrain ombeliférique, 2016


Le terrain ombeliférique se propose sous la forme d’un double dôme installé sur une table lumineuse.

Le premier dôme  est une loupe grossissante surplombant la graine d’une berce du Caucase, dite berce géante, visible à travers son enveloppe naturelle en forme de coque aplatie et sur laquelle parait dessinée comme en logotype la forme d’une ombelle.


Les berces du Caucase, heracleum mantegazzianum, sont des plantes vivaces appartenant à la variété des ombellifères, variété regroupant toutes les plantes dont la terminaison florale blanche ressemble à un parasol ou une ombrelle. Ce qui distingue les berces du Caucase des autres ombellifères est leur très grande taille, avoisinant trois et parfois quatre mètres. Plus communément appelées ombelles, ces vivaces poussent sous des climats tempérés.

Ce qui fait la singularité des ombelles est que leur forme est commune mais que leur taille ne l’est pas. Elles semblent appartenir à une espèce dont on aurait modifié l’échelle, une espèce géante.

D’autre part, Il est déconseillé de toucher des ombelles. En effet, durant la floraison, le contact ou le frottement des feuilles ou des tiges avec la peau peut entraîner des brûlures cutanées conséquentes, douloureuses et persistantes. La sève des ombelles contient des substances phototoxiques.

























































Daniel Lê


Originaire du Moyen-Orient, la Rose de Jéricho, Anastatica hierochuntica, vit et se reproduit dans des régions arides et désertiques jusqu'à ce que les conditions de vie deviennent trop difficiles. La plante développe alors un mécanisme de résistance, de survie en se desséchant et se présente alors sous la forme d'une boule, d’une pelote de feuilles desséchées. Elle entre en dormance et peut se passer d’eau pendant plusieurs années. Si la sècheresse persiste, les racines peuvent lâcher et le vent emporte alors la plante jusqu’à ce qu’elle trouve un nouvel endroit humide, une terre d’accueil où elle peut à nouveau se réhydrater avant de reprendre racine. Alors elle se déplie et jette ses graines qui vont germer.


Dix roses de Jéricho ont été placées au contact de l'eau dans des soucoupes de verre et se sont ouvertes à La Colonie.


























Françoise Parfait

Impressions d’Afrique de Raymond Roussel prélevé dans ma bibliothèque, posé sur une table de bistro. Chaise.
































Mira Sanders

An Attempt at Defining the Idea of Transition

Vidéo  couleur, français sous-titré en anglais, 11:44, 2015


An attempt at thinking the exhibition space in earlier and contemporary times. A drawing and thinking that are superimposing themselves and that blur the view of the spectator. We travel through different space and time transitions in the movie. We realise that the number does not define the transition, it’s the shifting of the body. The movie and drawing are based on a walk and encounter I did in the exhibition space in été 78 which has many transition borders (public, semi public and private space). Furtherwards in the drawing and in the narrative, I reflect on the idea of transition and what does it mean for me in a frame of moving image and as a human being. The film is as well best projected in a more intimate space. Depending on the quality of the projector it can be in a open or dark space. The sound has to be focused on the public in order that the voice can be well heard. In the exibition at été 78 I also put the sound on the street as an invitation for the outside walkers but as well as a statement that sound has its transition as well out of the borders of the exhibition space.








https://vimeo.com/141404298z










Ann Stouvenel

Landevennec

Vidéo de Marcel Dinahet, 2012,5’25


















Myriam Suchet

Une expérience hétérolingue pour emporter


Si Derrida et Khatibi dialoguent en français, alors il faut lire le « s » qui clôt ce mot comme une marque de pluriel. Dans l’imaginaire hétérolingue, « la langue » au singulier défini n’est qu’une fiction régulatrice, une imposition de forces centripètes s’efforçant de contrer la multitude des pratiques de discours. La résistance opposée à cette évidence (« la langue » n’existe pas, sinon comme discours au pluriel) s’explique sans doute par l’idéologie identitaire embarquée dans les représentations linguistiques. C’est pourquoi (ex)poser La Colonie me semble impliquer d’interroger la langue. Bonne expérience !

















Stéphane Thidet

Les Formes du Passage


Collection ouverte de cales de portes fabriquées artisanalement.

















Melis Tezkan






















Christophe Viart

Adieu l'Afrique (1966), 2016.


Double-page de Paris-Match, n° 880, 16 février 1966 ; photocopie 29,7 x 21 cm












 
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Water Benjamin, Mondrian 63-96,

conférence au Cankarjev Dom, Ljubljana, 1986.

Walter Benjamin, « Le musée d’art moderne »,

Le Journal de la Triennale, n°1

(dir. Claire Staebler / Palais de Tokyo),

janvier 2012, p. 13.

La première étape de ce projet était le test de cinq radeaux construits avec les élèves à partir de divers matériaux collectes et récupérés mi décembre 2016 sur un plan d’eau en plein centre ville de Mulhouse.

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